Interview // Gérard Garcia, l’artiste-passerelle

Gerard Garcia

C’est de nouveau au QG, un des cafés de Pézenas, que je rencontre Gérard Garcia pour la deuxième fois. La première fois il était arrivé à la fin de l’interview de Jérôme Dru et Agnès Allart du Collectif Temporadas, sourire aux lèvres et tablette à la main. On avait papoté, il était allé voir mon blog depuis sa tablette et m’avait conseillé d’aller tester le Pub Quiz. Je l’avais trouvé suffisamment sympa pour oser, au bout de deux mois et demi, le contacter directement pour lui demander une interview. Je voulais le faire depuis la naissance du blog mais je n’osais pas. Pour plein de raisons valables, mais qui paraissent toujours un peu débiles une fois le cap passé et la rencontre faite. Pourquoi vouloir rencontrer Gérard Garcia ? Parce que c’est un artiste multi-talentueux, parce qu’il vit à Pézenas, parce qu’il s’implique dans la vie culturelle piscénoise. Je suis partie mardi matin munie de ces trois bonnes raisons de base, de mon grand parapluie et de mon petit carnet dans lequel j’avais noté quelques questions à poser. J’en suis repartie plus d’une heure après, mon petit carnet peu rempli, non pas que je n’ai rien à dire de cette interview,  mais justement car au-delà d’une simple série de questions-réponses, ce fut une rencontre, un échange simple et riche. Rencontre avec un personnage généreux qui porte en lui les couleurs de ses « Pépettes »…

 Gérard, sa vie, son oeuvre… ? 

J’ai face à moi un homme expressif. Son café devant lui, regard en coin un peu rigolard, et moue dubitative, Gérard me dit « Bon, alors ? Gérard Garcia : sa vie, son oeuvre ? » Pas besoin d’être une spécialiste du langage non-verbal pour comprendre qu’il n’a pas très envie d’une interview classique. Ca tombe bien moi non plus. Alors nous discutons au gré du vent, de ses différentes activités, de ses deux fils, ses rencontres, ses créations.

Je lui explique que ce qui m’intéresse c’est comment son travail d’artiste se nourrit de Pézenas et comment l’artiste nourrit Pézenas de sa créativité ! Enfin, je vais être franche, sur le moment je l’ai moins bien énoncé. 

Les Piscénois connaissent bien Gérard Garcia puisqu’il signe pas mal d’affiches d’événements locaux tels que les Temporadas ou des festivals comme « La maman des poissons ».

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Depuis 20 ans qu’il est parti de Paris avec sa femme Karen (elle aussi créatrice) et son fils aîné, Eli, alors âgé d’un an, il a eu le temps d’ouvrir successivement 6 boutiques dans le coeur de ville, de s’engager dans les actions culturelles, de bosser avec des élèves dans les écoles, de créer des étiquettes de vin et de façonner ses figurines en terre cuite, les fameuses « Pépettes ». Toujours un projet en cours. Mais tout ceci ne suffit pas encore à le définir, tant il semble enthousiaste, gourmand de nouveauté.

  • « Je suis curieux, semble-t-il me confier en se penchant vers moi, et j’aime rencontrer les gens, créer des liens entre eux ».

Alors il me raconte des anecdotes. Comme par exemple comment il a créé une Pépette pour Yohann Diniz, spécialiste de la marche athlétique, devenu un ami. Comment ce sportif lui a proposé de participer à son record mondial de course sur piste à Reims en créant sur le bord de la piste, et durant toute la durée de la course, une grande toile. Or il se trouve que Diniz aime écouter Les Ogres de Barback en courant. Et il se trouve que Gérard est le vice-président du Printival. Et que le Printival reçoit une année les Ogres de Barback. Il ne resta plus à Gérard qu’à jouer le rôle de passerelle entre l’un et les autres. C’est ainsi qu’en 2014 Yohann Diniz se retrouva sur un tapis de marche sur la scène de l’Olympia pour les concerts des Ogres. Il paraîtrait que le tapis de marche serait désormais dans une maison de Pézenas… « Pour poser les habits dessus ». 

Gérard on peut le voir se déguiser en homme sauvage pour la Sant-Blasi, dessiner pour l’Hélicon le journal satirique du Printival, ou être le Monsieur-Touche-à-Tout de La maman des Poissons (c’est lui le papa de la maman et des poissons dessinés).

  • « J’adore faire la fête, m’amuser, me déguiser… j’adore! » m’assure-t-il l’oeil pétillant.

garcia gerard

Gérard et ses lunettes éclairantes (anglaises les lunettes)

L’enfance n’est pas loin de lui. Je l’imagine fort bien lorsqu’il me raconte qu’il taillait des caricatures de ses profs de lycée dans des blocs de savon de Marseille (ce qui rallongea quelque peu ses années d’étude) pour faire comme Daumier. L’enfance quand il me parle de ses fils Eli et Noë. Je le sens fier et heureux de voir ses fils s’épanouir dans la création, de cette osmose entre les univers des deux frères, lorsque Eli décide d’adapter en court-métrage la bande dessinée de Noë, son dessinateur de frère, Prix d’Angoulême de la BD scolaire. Ca donne « La Catastafiore » un court-métrage de 11 minutes filmé à l’Illustre Théâtre dans lequel on peut apercevoir Gérard  et Paul Elliott (dont je parle dans mon article sur le Pub Quiz). Encore l’enfance quand il construit des projets avec les enfants des écoles comme le dernier en date pour une école de St Thibéry (petite ville proche de Pézenas).  Et s’il peut permettre de déclencher des vocations chez les gamins comme a pu l’être sa rencontre avec les oeuvres de Daumier ou avec le regretté Cabu alors il est satisfait.

Oui Gérard semble bien être un personnage de rencontres : entre les genres artistiques, entre les artistes, les gens, les idées.

atelier

« Selfie de l’atelier »

 J’ai trouvé cette vidéo sur youtube où on le voit à l’oeuvre dans son atelier.

finger right Allez sur son site !finger to the left

Merci beaucoup Gérard pour ce temps que tu m’as accordé et ta gentillesse !


 

 

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