Nous circulons depuis maintenant 3 jours et à force de traverser des villages je finis par constater que les villages sont de type village-rue, avec des maisons assez basses, à un étage max le plus souvent, accolées les unes aux autres. Dans l’ensemble c’est assez tristounet. On ne fait pas « WOW » en les traversant…. Je le dis à Frédéric et je rajoute même qu’il ne semble pas y avoir de style architectural précis,il apparaît un certain manque d’homogénéité, en tous cas cela reste très simple. Il acquiesce et nous émettons l’hypothèse que la Lorraine a tellement souffert de guerres et de destructions successives que les habitants en ont eu certainement marre de construire joli.
Mais une fois ce constat et cette conclusion rapide (quoique judicieuse malgré tout) faits, je profite de ma position de passagère pour poser un regard un peu plus attentif aux maisons et je finis par remarquer que, non, pas tout à fait… Malgré tout, une certaine régularité existe aussi bien dans la structure des maisons que dans l’esthétique qui s’y rattache.
source wiki
Je l’ai dit,la plupart du temps les maisons, des fermes en fait, sont en général à deux niveaux. Le rez-de-chaussée possédant une porte de grange arrondie, à côté la porte de l’habitation et une fenêtre donnant sur la pièce à vivre. Au-dessus de la porte d’habitation il y a un linteau avec une date, souvent du XIXe, plus rarement du XVIIIe. Peu de façades témoignent encore d’une origine antérieure au XVIIIème*… De fait la plupart mentionnent 1835 ou 1840. Les pierres sont blondes probablement du calcaire de Jaumont comme à Metz.
* Après recherche il semble qu’il y ait bien eu au premier quart du XIXème siècle un développement important de reconstruction.
A Olley dans le village où nous logeons je note les mêmes similitudes et je m’aperçois qu’en plus de la date les linteaux comportent aussi le dessin de fleurs arrondies.
J’ai déjà vu cette fleur quelque part, mais où? Je sens que mon cerveau a enregistré cette image quelque part dans ma mémoire mais cela reste de l’ordre du ressenti, de l’intuition… Nous continuons à nous promener dans le village, et en nous approchant du calvaire je remarque le panneau de la rue et paf ! Je vous le donne en mille : la fleur.
Ok la fleur est sur le blason, ni une ni deux dès le retour dans le gîte je cherche sur internet le blason de Olley
D’argent à la lampe de gueules allumée d’or, au chef d’azur chargé de deux quarte-feuilles d’or, feuillées de même et boutonnées de gueules.
voici ce qu’en dit l’Union des Cercles Généalogiques Lorrains
« Les auteurs anciens traduisaient le nom d’Olley par pays d’huile, lieu où poussaient des oléagineux. Cette interprétation se faisait sur des bases incorrectes, la plus ancienne mention d’Olley (Aulegia) ne permettant pas une telle traduction. Le blason d’Olley conservera cependant l’étymologie courante, pour permettre à la commune la possession d’armes parlantes. Ainsi, les deux fleurs du chef de l’écu seront une figuration stylisée des fleurs de navette desquelles l’on tirait autrefois l’huile nécessaire à l’éclairage, ainsi que la lampe représentée allumée sur les armoiries d’Olley. »
source wiki
Assis sur le canapé (puisque c’est l’unique endroit où l’on capte le wifi) Frédéric lève les yeux, regarde la cheminée et repaf.
(C’était ça que mon cerveau avait enregistré)
Alors, en regardant de plus près on voit qu’elles ne sont pas toutes exactement identiques mais si ce motif se répète c’est qu’il est porteur de sens… Et pas que pour Olley car nous retrouverons ce symbole sur les linteaux des maisons d’autres communes voisines.
Cette époustouflante enquête m’a fatiguée, je vais aller jouer du violon dans mon bureau.
L’enquête continue… Watson si vous avez des pistes, n’hésitez pas à me les communiquer !
à lire également le résumé de notre voyage « Road-Trip d’été en Lorraine »