Suite de notre road-trip dans le Sud-Ouest, je vous avais laissés à Albi, la magnifique cité épiscopale du Tarn. Nous sommes dimanche matin, après un solide petit-déjeuner nous reprenons la route en remontant légèrement vers le nord-ouest pour visiter Cordes-Sur-Ciel à environ 25 kilomètres. Nous y allons sur les conseils de ma soeur que j’ai eue au téléphone la veille. « Passez à Cordes sur Ciel, c’est très joli ! »
Quel bon conseil ! Ho que oui c’est joli ! Et même plus que ça… On la voit de loin cette cité médiévale, perchée sur son éperon rocheux, fondée en 1222 par Raimond VII, comte de Toulouse. Ce dernier souhaitait ériger, avec cette ville nouvelle, un bastion contre l’avancée des troupes venues du Nord de la France pour éliminer les Cathares. C’est une des plus anciennes bastides de Midi-Pyrénées.
On comprend tout de suite que la montée à pied en poussant Matthieu dans sa poussette ça va pas le faire. Mais je repère rapidement le moyen qui va nous sauver : le Petit Train !
Le départ s’effectue Place de la Bouteillerie dans le bas du village et s’arrête Porte de la Jane.
Du 1er mai au 15 juin et du 1er au 30 septembre : tous les jours de 10h30 à 12h20 et de 14h à 16h50.
Du 16 juin au 31 août : tous les jours de 9h30 à 12h50 et de 14h à 17h50.
Sur réservation le reste de l’année.
Tarifs : 3€ adulte / 2€ enfant
Départ imminent !
Le petit train entame la grimpette sur les pavés, contourne par la gauche une partie du village médiéval et nous laisse admirer la vue.
Nous arrivons Porte de la Jane
Dès l’entrée la magie opère…
« On voyage pendant des années sans trop savoir ce que l’on cherche, on erre dans le bruit, empêtré de désirs ou de repentirs et l’on parvient soudain dans l’un de ces deux ou trois lieux qui attendent chacun de nous en ce monde. Le voyageur qui, de la terrasse de Cordes, regarde la nuit d’été sait ainsi qu’il n’a pas besoin d’aller plus loin et que, s’il veut, la beauté ici, jour après jour, l’enlèvera à toute solitude. » (Albert Camus)
Prospère grâce au commerce des draps, des soies et des cuirs, Cordes sur Ciel vît bâtir des demeures luxueuses aux 13ème et 14ème siècles pour les marchands et les nobles.
La maison du Grand Ecuyer du 14ème siècle fait partie des somptueuses demeures nobles de style gothique et d’inspiration italienne.
La maison Ladevèze classée monument historique date du 13ème siècle.
L’originalité de l’architecture cordaise réside dans la présence de 2 ou 3 étages nobles, au-dessus des arcades réservées au commerce.
La maison du Grand Veneur
Nous arrivons au centre de la ville et nous y découvrons l’église et la halle.
La Halle constituait au Moyen-Age le principal espace commercial du négoce des étoffes et du cuir.
On voit un puits et une croix en fer forgé. Le puits, taillé dans le roc a plus de 100 mètres de profondeur et reste une énigme quant à sa réelle fonction : puits, réserve d’eau, silo ?
La croix : son implantation remonterait à 1321 sur ordre du pape Jean XXI en mémoire des trois inquisiteurs jetés dans le puits en 1234 et du quatrième « suicidé » en représailles des nombreuses condamnations au bûcher infligées aux habitants de la ville soupçonnés d’hérésie.
Ca rigolait pas à l’époque.
Nous débouchons Place de la Bride avec ses terrasses et son point du vue sur les collines environnantes.
je crois qu’il ne va pas faire de vieux os le cochon…
Nous redescendons par les petites ruelles pavées, et c’est un festival de belles maisons en pierres, d’échoppes d’artisans aux enseignes en fer forgé, je m’arrête tous les trois mètres pour prendre une photo.
impasse fleurie et chat peinard
« Un artiste pourrait peindre ici pendant un an, sans se répéter, et tous ses tableaux seraient beaux : c’est une ville de rêve ». (Lawrence d’Arabie)
Cordes était la deuxième étape de ce road-trip de l’été dans le sud-ouest de la France, après avoir visité Albi . L’étape suivante ce sera Montauban !