Lundi dernier nous avions mis le réveil à 5 heures car nous avions décidé d’aller passer la journée à Barcelone, en Espagne, avec les deux garçons. De Pézenas il faut environ 3h30 pour rejoindre cette belle ville catalane. L’idée était de partir à 6h pour arriver vers 9h30 dans le centre de Barcelone… Ca c’est sur le papier évidemment… Mais j’ai ce petit côté naïf, voire utopiste parfois, qui peut être attendrissant… J’avais évidemment sous-estimé la force d’inertie d’une famille avec enfants, les données routières imprimées qui ne correspondent pas tout à fait à la réalité et les bouchons inhérents à toute métropole un peu importante. Mais grâce à mon côté organisé et prévoyant nous avons pu avoir une place dans le parking le plus central de Barcelone, nous régaler de tapas dans un des lieux préférés des Barcelonais, et visiter une maison moderniste de Gaudi sans faire la queue. Entre autres belles choses à voir dans cette ville que j’adore.
J’avais découvert Barcelone il y a 9 ans environ et j’avais eu un vrai coup de coeur. Puis nous y avions fait une halte de quelques heures il y a 5 ans pour embarquer vers Majorque. Frédéric ayant envie d’en découvrir plus, et moi ayant très très envie d’y retourner, nous avons planifié cette escapade malgré le fait de ne pouvoir y aller qu’une journée. Il a donc fallu sélectionner les lieux à visiter car il y a beaucoup de choses à voir dans cette ville.
Les Bons Plans : Barcelone est une ville où pratiquement tout ce qui est à visiter est payant et dans des tarifs assez élevés. Je me suis aidée des conseils de Valérie pour sélectionner et éviter certaines erreurs. Pour les parkings il vaut mieux en choisir certains plus que d’autres et surtout de réserver sa place sur Parclick. Nous avons choisi celui de la Boqueria en plein centre ville qui donne sur les Ramblas. Il faut compter 25 euros pour la journée environ (ils sont tous dans des tarifs assez similaires). Il suffit d’indiquer une heure d’arrivée et de départ (on a un battement de 2 heures avant ou après l’heure d’arrivée et heureusement car au moment de notre passage auprès de la guichetière du parking il nous restait 1/4 d’heure pour valider notre réservation. J’étais en stress). Les lieux emblématiques sont pris d’assaut aussi vaut-il mieux là aussi payer sa place via internet pour bénéficier de tickets coupe-file. J’avais acheté nos places pour la Casa Batllo et j’ai bien fait.
Les merveilles gustatives et visuelles de cette journée
Le Mercat de la Boqueria et les Ramblas
Les maisons modernistes // la Casa Batllo
Les tapas de la Cerveceria catalana
Petites galères et contretemps
L’appareil photo. Il est 6h30 nous venons de remplir le réservoir de carburant et nous partons enfin. Nous entrons sur l’A75 qui nous permettra de rejoindre l’A9 à Béziers quand je réalise que j’ai laissé la carte mémoire de l’appareil photo dans le PC… Mais, tout va bien, j’ai deux autres cartes, de moins grande capacité dans ma pochette de voyage (dans laquelle je range, carnets de notes, crayons et stylos, gomme, taille-crayons, piles pour l’appareil photo). Oui, sauf qu’elles n’y sont pas. Grand moment de solitude ou j’hésite entre me flageller ou crier mon désespoir… Pas de carte mémoire = pas de photos. C’est juste pas possible. Soit on fait demi-tour, alors qu’on a déjà 30 minutes de retard, soit j’en rachète une. Je n’aime pas être en retard sur mon planning donc une partie du budget sera consacrée à l’achat d’une nouvelle carte. Nous en trouvons une en vente dans une station service sur une aire de repos. Je suis soulagée parce que je m’imaginais déjà essayant de trouver mes mots en espagnol pour en trouver une sur place… Pour info mon apprentissage de l’espagnol remonte à mes années lycée, donc c’est pas gagné… Frédéric n’a jamais appris et Franck, mon fils aîné, à vaguement suivi les cours d’espagnol de cette année de 5ème.
L’autoroute.Au bout d’une heure et demi je remplace Frédéric au volant. C’est lui qui sera donc chargé de nous guider entre l’itinéraire imprimé et les panneaux de direction. Sauf que, mystère, les indications ne correspondent pas… Evidemment je stresse de suivre une autoroute qui commence à être chargée, sans savoir où nous allons… Je résiste à la tentation de soulager mon stress en le rendant responsable de cet état de fait (il n’y est pour rien le pauvre) et je me dis que, bon, de toutes façons on finira bien par y arriver et que le parking nous accorde la possibilité d’arriver deux heures après celle que j’avais mentionnée lors de la réservation. Pour nous aider, puisque le plan imprimé ne nous sert à rien, Frédéric utilise la fonction GPS de son téléphone. La dame prononce tous les mots avec un accent français à la limite de la caricature… C’est peut-être fait exprès pour que tout le monde comprenne ? Bref, on se moque un peu d’elle. Mais elle nous mène quand même jusqu’au parking.
Le parking. Il est 11h, il nous reste 15 minutes pour valider le parking, je suis en nage, j’ai besoin d’aller aux toilettes. Un titre d’Almodovar me vient en tête « Femmes au bord de la crise de nerfs »… Nous sortons enfin de la voiture, je décide de laisser la pochette de voyage dans le coffre pour alléger mon sac (détail qui aura son importance plus tard) et repérons le numéro de notre place. Nous sommes au niveau -2. Nous supposons (aïe) que le guichet pour valider notre réservation se trouve au niveau 0. On monte, on se retrouve à l’air libre, rien. Nada. Pas de guichet, pas de cabine. #J’enaimarre. Je chope un monsieur qui semble être un ouvrier du chantier attenant, je fais vite remonter à la surface les mots qui pourront nous sortir de cette galère. Sachant que nous sommes en Catalogne, qu’ici les gens parlent catalan et non castillan, l’espagnol que nous apprenons en cours. Il y a des différences. Mais heureusement le monsieur comprend mon castillan hésitant et nous demande de le suivre… au -2… à 50 mètres de notre voiture, au guichet. Alors ça c’est fort. On a tellement supposé que le guichet était au rez-de-chaussée que nous n’avons même pas cherché là où nous étions. Je regarde ma montre, il est 11h05, une dame anglaise tente de se dépatouiller pour elle aussi valider son truc. Ca traîne en longueur. Argh. 11h10 c’est enfin notre tour, et ô miracle nous avons enfin en main la précieuse carte magnétique qui nous permettra de sortir du parking sans payer. La dame du guichet est elle aussi très aimable et ne se contente pas de nous indiquer vaguement la direction des toilettes, non, elle sort de sa cabine et m’accompagne, ce n’est pourtant pas loin. Elle me conseille aussi de faire faire pipi à Matthieu dans les toilettes des dames qui sont plus propres. Ca peut paraître dérisoire tous ces petits détails mais c’est vraiment le genre de comportements qui moi me touchent et m’aident à garder un bon souvenir. Quand on voit comment certaines personnes qui vivent du tourisme en France accueillent les touristes c’est affligeant. Bon, bref. Merci à ce monsieur et cette dame.
Ca y est, on a la carte du parking, on a fait pipi, la tension retombe, Barcelone nous voilà !
Le Mercat de la Boqueria
La sortie du parking nous mène directement devant le Mercat de la Boqueria, célèbre marché alimentaire couvert absolument étourdissant avec ses étals colorés, et le monde qui y circule. Des fruits et légumes, de la charcuterie et du fromage, des poissons frais (Barcelone est au bord de la mer), des oeufs et des épices… Tous très bien présentés. Tout pour écarquiller les yeux et saliver…
Fruits frais : coupés en morceaux ou en jus ils sont à goûter !
Nous déambulons un peu, mais il y a beaucoup de monde et comme nous approchons de l’heure du repas (pour des Français car ici c’est beaucoup plus tard) et que je tiens à aller dans un restaurant de tapas particulier situé sur l’avenue des demeures modernistes nous ne nous attardons pas plus et remontons les fameuses Ramblas jusqu’à la placa de Catalunya.
Les maisons modernistes
Nous nous engageons dans Paseig de Gracia pour admirer les façades modernistes. Le Modernisme est le pendant espagnol de l’Art Nouveau français. Sur ce boulevard, sorte de Champs Elysées barcelonais, les boutiques des grandes marques côtoient de magnifiques façades. Plusieurs architectes ont participé à ce mouvement dans Barcelone mais le plus connu est bien entendu Antoni Gaudi. Son oeuvre la plus connue est la Sagrada Familia, cette basilique étonnante dont les travaux entamés en 1882 ne sont pas encore achevés. Nous passons devant la Casa Batllo que nous irons visiter après le repas.
Casa Lleo Moreira
Cases Rocamora
Casa Amatller
Casa Battlo
Petites galères et contretemps (la suite)
Je réalise que je ne sais plus où est le resto… j’ai laissé la pochette de voyage dans la voiture et bien sûr l’adresse du restaurant est dedans…. Je demande à un vieux monsieur qui me renseigne super gentiment. Continuer tout droit, une rue, deux rues, trois rues, puis tourner à gauche et continuer. En catalan bien sûr. Bon, c’était pourtant simple mais on n’a pas commencé à compter à l’intersection où nous étions du coup on est allés trop loin. Nous marchons, marchons et rien… Je demande à une dame qui nous envoie dans une autre direction. Le petit est fatigué, nous avons faim => le combo gagnant pour finir par se disputer. Il faut renoncer…
Nous choisissons de déjeuner dans une sorte de brasserie. Nous entrons, la salle est vide, la clim est à fond. La carte ne m’inspire que du vide. Je suis terriblement déçue… Frédéric me dit alors que nous ne sommes pas obligés de rester ici et que l’on peut partir avant de commander. Je suis un peu gênée mais c’est ce que nous faisons. Nous remercions et disons au-revoir.
On fait quelques mètres et soudain paf ! nous tombons sur le restaurant ! A quelques mètres de l’endroit où j’avais demandé notre chemin à la dame… A ce moment-là si on avait tourné la tête à droite au lieu d’aller en face comme elle nous indiquait on n’aurait pas perdu autant de temps. On décide que tout ça c’était de sa faute et qu’elle était vraiment nulle. Sur cette mauvaise foi assumée nous entrons dans la Cerveceria Catalana qui est pleine de gens attablés, soit en terrasse, soit au comptoir devant les plats de tapas, soit assis autour d’une table. Une hôtesse nous demande en quelle langue nous aurons besoin de lire notre carte (sachez que malgré la frontière française toute proche, ici rien n’est en français). Nous choisissons une carte en anglais et la dame nous dirige dans une salle tranquille. La serveuse qui s’occupera de nous durant tout le repas est charmante, elle parle français et nous conseille bien. Les tapas sont effectivement absolument délicieuses, d’une fraîcheur assurée et très bien cuisinées. Nous nous régalons, l’énergie revient. On est heureux.
Mon conseil : Les tapas ne sont pas trop chères à l’unité mais quand on se laisse emporter ça chiffre vite il faut faire attention quand même.
Cervercia Catalana, au 236 de la carrer Mallorca.
Nous repartons et décidons de ne pas aller voir la Sagrada Familia, il faudrait encore marcher un bon moment puis ensuite faire le trajet en sens inverse avant de démabuler encore dans le Barrio Gotic… Ca ferait trop, surtout pour Matthieu. Ce n’est pas grave, nous visiterons la prochaine fois. Nous allons donc visiter la Casa Batllo (prononcer baillo).
La Casa Batllo
La façade donne le ton : énigmatique, irréelle, fantastique…
Je sors les billets achetés sur internet, le vigile m’indique le guichet « coupe-file » et la dame me les échange contre nos vrais billets. Nous avons évité ainsi de devoir faire la queue, c’est super. Les prix, élevés, sont justifiés par le fait que c’est un monument qui ne reçoit aucune aide publique (comme quasiment tous d’ailleurs). A l’intérieur des hôtesses d’accueil nous donnent à chacun des écouteurs et une mini tablette audio-guide qui permettent d’avoir les explications en français, avec un système de réalité augmentée.
Réalisée entre 1904 et 1906 la Casa Battlo fut commandée à Gaudi par Josep Batlló et Casanovas, riche industriel du textile. Chaque recoin de ses 5000 mètres carrés révèle le génie de Gaudi qui voulait que cette demeure évoque l’univers marin.
A l’intérieur tout est en courbes (hormis le plancher) ! Les murs, le plafond, les fenêtres, tout est courbé, rappelant les vagues de la mer. Pour renforcer l’effet de l’univers marin voulu par Gaudi les murs sont peints tels des écailles et les vitraux des fenêtres sont ornés de bulles. C’est sublime. Grâce à nos tablettes nous pouvons imaginer les différentes pièces de cette maison telles qu’elles étaient meublées lorsque la famille Battlo habitait ici.
la façade arrière vue depuis la terrasse privée de la famille Batllo
L’escalier central, qui encercle l’ascenseur, est un puits de lumière dont les murs sont parés de mosaïques bleues. Les tons de bleu passent du blanc au bleu cobalt, ainsi à chaque étage les teintes sont de plus en plus foncées et les fenêtres de plus en petites afin que la lumière se répartisse uniformément. C’est génial.
du blanc…
En passant par le bleu ciel…
et le bleu foncé…
Jusqu’au bleu cobalt !
Au dernier étage, au grenier, se trouve la buanderie. Un espace immaculé et quasi monacal qui tranche avec le reste. Surprenant et magnifique.
Nous montons sur le toit.
cheminées
Le Barri Gotic
Le Barri Gotic, littéralement « quartier gothique », est le plus vieux quartier de Barcelone, le coeur historique. Avec ses ruelles étroites et pavées, ses vestiges romains et médiévaux, ses placettes, ses petites boutiques, ce quartier a un charme fou.
Malgré le plaisir de cette déambulation, nous commençons à être fatigués, nous avons mal aux pieds, mes mollets crient pitié, il est temps pour nous de retourner au parking et de rentrer à la maison… Un dernier petit tour par le marché de la Boqueria puis un dernier petit rafraîchissement en terrasse, près du parking. Matthieu nous demande inlassablement depuis le début d’après -midi d’aller au toboggan. Cela fait donc des heures que nous lui expliquons que nous ne savons pas où il y a un toboggan… Mais là devant notre boisson, cela prend une tournure dramatique. Il insiste, nous dit qu’il est là, désignant une direction au-delà de la place. Je finis pas perdre patience, je le dispute. Mon mari finit par le prendre par la main pour lui montrer que non, il n’y a pas de toboggan. Puis il revient et me dit que Matthieu a raison, il y a bien un toboggan. Stupeur. Lors de notre arrivée au parking le matin, tandis que nous cherchions à l’extérieur le guichet pour valider notre réservation, notre petit avait, lui, repéré le jardin d’enfants avec le toboggan ! Et avec un sens de l’orientation incroyable, il était en train de nous le situer même hors vision. Je lui ai présenté mes plus plates excuses. Penser à lui accorder plus de crédit la prochaine fois… Autant vous dire qu’on lui a laissé le temps d’en profiter!
Je viens de faire, grâce à tes « super » reportages, deux belles balades dans Cadaquès et Barcelonne.
J’ai visité les deux mais tes superbes photographies m’ont fait découvrir des quartiers
que je connais pas. Tu sais bien voir et saisir tous ces détails qui font le plus lors d’un voyage.
Bravo ! continue, je te suis…
Gros bisous à vous tous.
Denise
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Merci beaucoup Denise pour ton super message 🙂 Gros bisous également à vous !
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