Marseille ? Hoooo Bonne-Mère ! On y mange de la bouillabaisse au Bar de la Marine !
Voilà pour la caricature. Mélange de vérité et d’histoires écrites par Pagnol dans sa trilogie « Marius », « Fanny » et « César » dont l’histoire est censée se dérouler dans le quartier du Panier. Ceci dit je ne sais pas si on peut manger de la bouillabaisse au Bar de la Marine. Ce plat de poissons, plat de pauvres à l’origine, qui est désormais un mets de luxe aux alentours des 50€ la bouillabaisse par personne… J’avais très envie d’en manger une mais c’est clairement hors budget… Nous y sommes allés du 15 au 16 juin, moins de deux jours pour essayer de profiter le plus possible des possibilités de découvertes offertes par la cité. Mais nous nous la sommes quand même joué touristes de base, parce que, oui, Marseille sans le quartier du Panier, le Vieux-Port et la Bonne-Mère ne serait pas Marseille !
Le Bon Plan : nous avons acheté sur internet 3 « City Pass 24h » qui permettent d’avoir accès à tous les musées, les transports en commun, une promenade en petit-train touristique, et d’autres visites, réductions, etc. Il existe aussi des City Pass 48 ou 72 h. C’est vraiment très avantageux. De plus nous avons bénéficié de 15% de réduction en achetant en ligne durant l’Euro. Ca nous a coûté 55,25€, largement amortis. Il suffit d’imprimer le document de transaction, puis une fois à Marseille, d’aller à l’Office du Tourisme (sur le Vieux-Port) pour retirer les cartes magnétiques. La durée de validité (24, 48 ou 72h) débute lors de la première validation des cartes. A vous de bien calculer l’heure de votre dernière visite pour profiter pleinement de la durée accordée.
Le Vieux-Port
Nous sommes arrivés chez mon cousin et sa compagne dans le 5ème arrondissement le mercredi midi. Nous avons d’abord déjeuné puis comme nous n’avions pas encore nos City Pass en poche pour profiter de la gratuité des transports en commun, nous sommes allés à pied jusqu’à l’Office de Tourisme, avant de rejoindre le petit-train touristique. Les rues et le Vieux-Port sont peuplés de supporters aussi bien Français qu’Albanais, les seconds étant aussi tranquilles que les premiers sont bruyants. Les forces de l’ordre sont aussi extrêmement présentes, plan vigipirate et débordements violents entre supporters Russes et Anglais lors du dernier match oblige… Mais aujourd’hui l’ambiance est bon enfant, nous ne nous sentons pas du tout menacés. Heureusement car nous avons quand même deux enfants de 4/5 ans avec nous.
Nous passons par la case Office du Tourisme où je récupère nos City Pass et une brouette de documents touristiques remis par le guichetier à l’accent américain.
Quand on arrive sur le Vieux-Port une grande roue est installée histoire de prendre de la hauteur. On y montera peut-être la prochaine fois (sauf Frédéric qui souffre de vertige). Sur le quai de la Fraternité on peut aussi admirer l’oeuvre du paysagiste Michel Desvignes et de l’architecte Norman Forster (qui a aussi conçu le Pont de Millau), l’Ombrière.
Cette structure (qui sert à faire de l’ombre donc) est un immense miroir posé sur des piliers à 6m au-dessus du sol. Cela permet de se voir au-dessus de soi quand on est dessous.
Côté gauche du Vieux-Port
C’est là que vous trouverez le » Bar de la Marine » qui sert de décor à la trilogie pagnolienne… Cependant si on veut être précis (et au cas où des puristes traîneraient leurs espadrilles par ici) je me dois de préciser 2/3 choses.
Bon, d’abord dans la pièce de Marcel Pagnol, ce bar est censé se trouver dans le quartier du Panier, donc de l’autre côté du Vieux-Port, côté droit. Il existait d’ailleurs un Bar de la Marine à cette époque dans le Panier, qui fut dynamité par l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale. Mais, dans le film il est apparemment situé du côté gauche à l’emplacement de l’actuel bar. Mais que tout ceci ne vous empêche pas de prendre en photo l’actuel Bar de la Marine. Ca fait partie du folklore.
On y trouve « La Criée » qui était à l’origine le lieu où le poisson était vendu en gros. Transférée, le lieu sert désormais de centre national dramatique. Sa façade du XXè s. est classée monument historique.
Vous pourrez visiter le Musée du Savon. Puisque Marseille est réputée pour son célèbre savon à l’huile d’olive. Le souci c’est qu’on ne trouve quasi plus de vrais savons de Marseille… Ils sont tous à base d’huile végétale, ce qui ne veut pas forcément dire huile d’olive, mais surtout huile de palme. Et ça c’est pas bien.
côté droit du veux-port
Si vous avez d’aller visiter le quartier du Panier, voir l’Hôtel de Ville, prendre le petit train touristique et visiter le Fort St Jean et le Mucem c’est de côté-ci qu’il faut venir.
L’hôtel de ville
un marchand de savons
Le Ferry-Boate
Non, je n’ai pas fait de faute. Toujours en référence à Pagnol et sa trilogie, vous pouvez prendre le Ferry-Boat (à prononcer à la française) pour passer d’une rive à l’autre du Vieux-Port.
Le Petit-Train
Deux promenades sont possibles, soit la visite du Panier, soit celle qui mène à Notre-Dame de la Garde, en passant par le Vieux-Port et la Corniche du bord de mer. C’est celle-ci que nous choisissons. Le temps couvert nous gratifie d’une petite pluie fine au moment où nous nous installons. Le petit-train est plein de supporters des deux équipes. Les Français faisant corner leurs trompes assez régulièrement (hors contexte cette phrase est bizarre).
La balade sur le front de la mer par la corniche est très agréable en petit train, mais on peut aussi la suivre à pied, c’est bien aménagé, il y a même un banc en béton sur les 3 km de la corniche Kennedy. Il paraît que c’est le plus long banc du monde ! Paola Cervoni, art-thérapeute, a eu l’autorisation de recouvrir ce banc de mosaïques pour l’égayer à la façon de Gaudi comme dans le Parc Guëll de Barcelone.
Mais placée dans le petit-train je regarde surtout le panorama qui m’est offert. Difficile de prendre des photos, ça bouge beaucoup et il pleut.
On aperçoit le banc sur la corniche et, au loin, les îles du Frioul.
De cette photo prise depuis le bateau on voit bien la corniche qui longe le bord de mer. A gauche sur la photo au niveau du pont de la corniche Kennedy on aperçoit le Vallon des Auffes, ce petit port de pêche traditionnelle du quartier d’Endoume dans le 7ème. Il est sur ma To-See List de la prochaine visite de Marseille…
Notre-Dame de la Garde dite « La Bonne-Mère »
Pour arriver jusqu’à Notre-Dame de la Garde, ça grimpe dur. C’est pas pour rien si j’ai opté pour le petit-train pour y monter ! (Il m’arrive d’avoir des fulgurances). On peut bien-sûr s’y rendre en voiture et à pied. Nous traversons le joli quartier du Roucas Blanc et arrivons enfin au sommet.
Le sommet étant donc le pied de la basilique. Il faut encore grimper quelques escaliers et admirer la vue formidable sur Marseille et la mer avant d’entrer dans la basilique.
Le Vieux-Port // Les îles du Froul-If 
Quelques mots sur l’histoire de sa construction
Née de la dévotion d’un prêtre au 13ème siècle, une chapelle était édifiée initialement sur cette petite colline de Marseille qui s’appelait « La Garde ». Au 16ème siècle François 1er décida de construire un fort sur cette colline autour de la chapelle. Au 19ème siècle la chapelle devenant trop petite pour accueillir tous les dévots, il fut donc décidé de la détruire pour construire l’édifice actuel. Son style est dit romano-byzantin. La statue dorée à l’or fin mesure plus de 11 mètres.
Le petit train nous a accordé 30 minutes de visite, il nous faut repartir !
En revenant vers le Vieux-Port la masse des supporters ayant sensiblement augmenté, la circulation devient plus difficile et notre petit-train est super ralenti. Nous perdons patience et descendons avant d’arriver. Direction le Panier !
Le Panier
Coeur historique de Marseille le Panier s’étend derrière l’Hôtel de Ville. Il doit son nom à l’auberge « Le logis du panier » installée ici au 17ème siècle, période où le lieu fut délaissé par la bourgeoisie. Au 19ème siècle de nombreux italiens vinrent s’y installer et le quartier se développa autour des métiers de la mer. Mais devenant pauvre, mal entretenu et replié sur lui-même, avec toutes les dérives et les dangers qu’une forme de ghettoïsation peut engendrer, il eut vite mauvaise réputation. Depuis 1983 il est réhabilité et mis en valeur. Ses petites rues en pente, ses petits bistrots, ses ruelles piétonnes, ses boutiques d’artisanat font son charme et son succès… dû aussi en grande partie à la série « Plus belle la vie » (que je n’ai jamais regardée). En bas du quartier on y trouve l’Hôtel de ville et l’ancien Hotel Dieu, aujourd’hui hôtel de luxe.
Nous passons devant l’Hôtel Dieu puis nous nous arrêtons pour nous régaler d’une bonne glace artisanale avant d’attaquer la montée vers le coeur du Panier.
Vous pourrez tester à la Vanille Noire, sa ténébreuse glace à la vanille (noire donc) au goût légèrement iodé. Non je ne sais pas ce qu’il y a dedans. Ce que je sais c’est que ce sont des glaces fabriquées sur places, sans additifs ou, s’il y en a, ils sont naturels.
LA référence à Pagnol
Mr Landolfi est un personnage imaginaire, Marseillais, parti à Paris et jamais revenu. Marcel Pagnol s’en sert lors d’un dialogue :
Nous avons été charmés par le Panier, à refaire plus longuement la prochaine fois !
A venir, la suite de notre escapade marseillaise où nous sommes allés visiter le Château d’If, avons découvert un super resto bio ambiance guinguette, et avons visité le Fort St Jean et le Mucem.
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