En ce dimanche matin de début octobre j’avais envie d’aller faire un tour du côté de la Camargue, et plus précisément de la Petite Camargue, dans le département du Gard. Nous avions déjà visité la jolie ville d’Aigues-Mortes et les magnifiques Salins du Midi. Comme nous avions récemment vu une émission de déco dont un des sujets portait sur l’aménagement d’une manade en Provence, l’idée était toute trouvée. Après une petite recherche sur le net, et un échange de mails plus tard je réserve une balade en calèche pour l’après-midi même à 15h. Tout était au carré. Ou plutôt semblait l’être, car à notre arrivée la manade était déserte. Personne. Nous attendons un peu. Nous dirigeons vers une bâtisse qui paraît être plutôt un logement. Nulle part mention d’un accueil pour le public. Nous laissons un message sur le téléphone portable mentionné sur le site internet. Attendons encore. Puis nous voyons arriver un bonhomme à l’air bourru. La balade devait commencer à 15h. Il est déjà 15h10.
Mais c’est quoi cette manade ?!
La Petite Camargue est cette petite parcelle de terre située à l’ouest du Petit-Rhône. Nous y sommes en 1h15 environ.
La manade que nous avons choisie est située entre Aigues-Mortes et le Grau-du-Roi.
Parking désert
La seule indication visible
comptoir
croix camarguaise – coin repas
Est-ce la charrette qui servira pour la promenade ?
Une manade est le nom donné à un troupeau de taureaux, de vaches et de chevaux conduits par un gardian. Et le type bourru au chapeau sur la tête qui regarde avec méfiance mon élégant mari en chemise, veste de costume et souliers cirés, est de toute évidence le gardian qui va s’occuper de nous… Il nous demande d’où on vient, et semble s’adoucir quand on lui dit que nous sommes de Pézenas dans l’Hérault. Ok. Si ce monsieur est du genre à se méfier des « étrangers », charge à nous de raccourcir la distance entre lui et nous pour le rassurer…
Mais pour le moment il nous demande de le suivre pour aller chercher le cheval dans le pré à côté. Bien. La charrette est donc bien celle que nous allons utiliser et elle n’est pas prête. Je me demande à quelle heure nous allons commencer la promenade. Je sais d’ores et déjà que nous ne pourrons pas aller voir le phare de l’Espiguette au Grau-du-Roi comme j’avais prévu de le faire après… Tant pis. Et maintenant que nous sommes là, autant en profiter et tenter d’amadouer ce type.
Le temps de l’attelage permet de faire connaissance, il voit que nous ne le prenons pas de haut, le visage s’ouvre, la tension retombe.
deux petits chats dont l’un est plein de puces
Ca y est la jument est attelée, la charrette est enfin prête, nous allons pouvoir découvrir la manade en observant les taureaux de près !
les chevaux de race camargue naissent gris et deviennent blancs à l’âge de trois ans
C’est parti pour une heure quinze de balade brinquebalante durant laquelle nous allons nous approcher au plus près des troupeaux de chevaux et des taureaux avec vue sur Aigues-Mortes et les Salins. Pierre, notre gardian, va se régaler et nous régaler de ses anecdotes et de ce qui constitue la vie dans une manade. On part avec 3/4 d’heure de retard mais nous sommes seuls et cette sortie qui commençait plutôt mal fait partie de ces moments un peu suspendus dans le temps…
Pierrot, « le dernier des Camarguais » comme il se nomme lui-même
skyline d’Aigues-Mortes
J’en sais désormais beaucoup plus sur le manades et les courses camarguaises (très différentes des corridas puisque les taureaux ne souffrent pas et ne sont pas mis à mort) que j’ai très envie de retourner voir dès que la saison reprendra.
Cette promenade si prometteuse qui débuta de façon plutôt chaotique fut finalement très agréable et je suppose qu’en pleine saison l’accueil doit être plus professionnel et rigoureux. Si vous y allez j’espère que vous aurez la chance de rencontrer Pierrot le dernier des Camarguais.
Allez lire mon article sur Aigues-Mortes et les Salins.